L'antiquité

La commune de Famars, d'une superficie de 473 hectares dont près de 400 sont encore réservés à l'agriculture, est implantée sur un plateau situé à environ 80 mètres d'altitude. Ce plateau, dominant Valenciennes et la vallée de l'Escaut au nord, est limité à l'est par la vallée de la Rhonelle et ceinturé à l'ouest par 3 monts boisés qui sont les bois de Fontenelle, le rouge mont et le mont Houy, lieu d'implantation du domaine universitaire.

Tout au long de 2000 ans d'histoire, le village de Famars est marqué par sa situation de relief dominant. Il y a trois siècles à peine, Louvois, campé sur le mont Houy à la tête des armées de Louis XIV, menait le siège de Valenciennes. La situation stratégique de Famars avait été mise en valeur dès avant Jésus-Christ par les romains. A cette époque, Famars située sur la voie Bavay-Tournai (axe est-ouest), était aussi très proche de Famars au bassin de l'Escaut, traversant le fleuve au niveau de Maing.

Les fouilles menées jusqu'à ce jour prouvent l'existence d'un habitat romain, au moins 50 ans avant Jésus-Christ. Le premier siècle de notre ère, sous Tibère voit s'ériger à Famars la construction de bâtiments publics (thermes entre autres) permettant d'y maintenir de façon constante un détachement d'armée. Les deux voies principales favorisent les échanges de produits manufacturés (poterie, laine...) et de produits alimentaires dont les moules marines!...

A la fin du premier siècle, l'implantation d'habitats privés augmente la surface d'occupation qui s'étend alors sur un cercle d'environ 900 mètres de rayon, centré sur l'emplacement de l'église actuelle. A cette période, les dieux gaulois ont été progressivement remplacés par les divinités romaines, comme le dénotent les statuettes trouvées lors des fouilles.

Du 2ème au 5ème siècle, les incessantes batailles entre romains et nerviens (peuplade gauloise de la région), qui tentent la réunification de la Gaule, provoquent la construction du Castellum, muraille flanquée d'une dizaine de tours ayant pour but de protéger les habitants de Famars des envahisseurs. Pendant le même temps le culte des druides se trouve remplacé par le culte au dieu des combats: Mars, et ce d'autant plus facilement que les nerviens étaient une peuplade guerrière. Fanum Martis, premier nom de Famars, semble avoir là son origine, liée à l'édification sur le site d'un temple fameux, classé par les lois romaines et dédié à Mars.

Du Moyen-âge à nos jours

Après la construction du castellum, la cité devint uniquement un poste militaire destiné à la défense de la Nervie. Après la destruction de Bavay par les vandales (en 407), Famars lui succède comme capitale de la Nervie, les romains y installent, dans un château, un gouverneur Préfet de seconde de Belgique. Famars connut alors sous les mérovingiens une période prestigieuse.

Au 6ème siècle on note le passage au château forteresse de l'Evêque St Géry de Cambrai. Le château perdit ensuite de sa puissance sous les carolingiens (de l'an 750 à l'an 1000).

Vers 1050, Baudouin V, comte de Flandres, achète au seigneur de Famars la moitié du village d'Artres, et d'autres biens sur Valenciennes. En 1308, les terres et le château appartiennent à Jean de Monchaux. En 1340, le château brûle, il est alors reconstruit et on note la présence de Charles qui en 1552 et 1553 guerroyait contre Henri II de France. Le château est de nouveau brûlé et réédifié en 1662 (on le voit entouré du village, en gravure dans un album de Croÿ issu de cette époque).

En 1677, Louis XIV établit son camp sur les hauteurs du mont Houy avant d'assiéger Valenciennes.

En 1792, l'armée du nord commandée par le Maréchal Luckner campe sur les hauteurs de Famars face aux autrichiens. La Fayette et Dumouriez viennent y visiter l'armée.

En 1918, le château construit en 1662 est détruit par un bombardement. La famille Harpignies, propriétaire, édifie avant la deuxième guerre mondiale le château actuel mais ne l'achève pas.

La richesse archéologique de Famars apparut au milieu du 18ème siècle quand Alexandre le Hardy, seigneur de Famars découvrit à l'intérieur du Castellum une grande salle souterraine datant de l'époque gallo-romaine et à la même époque, les représentants Mars et Vénus provenant de Famars. De 1823 à 1825, une société par action fut créée pour exécuter des fouilles à Famars et sous le mont Houy. On y découvrit vases, statuettes, lames et bas-reliefs sur pierre provenant très certainement du temple de Mars, ainsi que des vases contenant plus de 27000 médailles romaines en argent, les moins anciennes datant du 4ème siècle.

Au cours de ce siècle, en 1960 et 1963, furent mis à jour des cimetières gallo-romains le long du sentier de Fontenelle et en 1971, rue de Maing, trois grands fours de potier et les fondations d'habitations.

Pourquoi sommes nous appelés "SARRASINS"

Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer ce curieux gentilé. La plus communément admise et que le culte païen aurait été encore vivace au XIIIème siècle, les habitants de Famars faisaient preuve d'une telle réticence à l'égard de l'Eglise Catholique, que Saint Druon les aurait qualifiés de 'Sarrasins" (infidèles).

A la même époque, certains paroissiens de Famars auraient préféré déposer dans le panier de la quête des monnaies gallo-romaines, trouvées en travaillant la terre. Ces pièces frappées d'un visage inconnu auraient été surnommées des "Mahomet", et par extension, les habitants de Famars des "Sarrasins".

Dans un autre registre, certains avancent l'hypothèse que durant la période romaine, des troupes auxiliaires originaires d'Afrique auraient été stationnées à Famars, mais aucune découverte n'a pour l'instant permis de vérifier cette théorie.